Des fissures ? - 04/05/2021

Les murs extérieurs de structure des maisons ou des appartements  sont souvent constitués d'élèments de maçonnerie assemblés par des joints de mortier.

Sur la partie extérieure cette maçonnerie est souvent recouverte d'un enduit hydraulique ou d'un enduit monocouche.

Une fissure correspond à toute fente visible sur la surface d’une maçonnerie, d’un enduit, ou d’un dallage. Lorsque l’on constate la présence d’une fissure dans une maçonnerie, il faut toujours déterminer la cause de sa formation, et son évolution probable.
Les fissures deviennent graves lorsqu’elles portent atteinte à l’imperméabilité des parois comme dans le cas de fissures pénétrantes laissant passer l’eau de pluie à travers un mur exposé ou lorsqu’elles traduisent des mouvements de la structure d’un bâtiment qui peuvent mettre en péril l’équilibre de l’ensemble.
L’étude des fissures nécessitent de déterminer leurs caractéristiques géométriques. Les deux bords d’une fissure sont appelés des lèvres. La largeur ou l'ouverture d’une fissure se caractérise par la distance entre ses lèvres. On les mesure à l'aide d'un fissuromètre.
Cette distance est déterminante pour le choix des produits de réparation à utiliser. Par exemple un revêtement d’imperméabilité de type I3 ne pourra recouvrir que des fissures inférieures à 1mm alors qu’un I4 sera adapté pour recouvrir des fissures inférieures à 2 mm.
Les normes de construction définissent la largeur limite d’une fissure entre 0,2 et 2 mm. En dessous, on parle de microfissures, au-delà de 2mm on parle de lézarde.
Les microfissures sont le plus souvent inoffensives. La plupart du temps, elles proviennent de variations dimensionnelles des matériaux de construction provoquées par la dilatation.
Les lézardes, elles, sont de longues et larges fissures qui, dans la maçonnerie d’une construction,
suivent une direction générale nette et traduisent le plus souvent une contrainte mécanique.
En dehors des critères dimensionnels que nous venons d’aborder, il convient de s’intéresser au tracé d’une fissure. Le tracé correspond au développé de sa partie visible, sur toutes les surfaces de la structure. Son aspect est souvent révélateur de l'origine de la fissure ; ce dernier est rarement rectiligne. Une fissure est dite « franche » lorsque son tracé est continu.

Les règles de l’art distinguent les fissures de surfaces, les fissures aveugles et les fissures traversantes.

Une fissure est dite de surface quand elle ne traverse pas l'épaisseur de la structure. L'ouverture, dans ce cas, est maximum en surface et nulle au sein du matériau. Une fissure est dite aveugle, lorsqu'elle est traversante, mais non accessible d'un ou plusieurs côtés de la structure.
Enfin une fissure est dite traversante lorsqu'elle est visible sur au moins deux faces de la structure. Enfin lorsqu’on parle de fissure, il est nécessaire également de s’intéresser à son activité. L'activité d'une fissure est caractérisée par la variation de son ouverture et/ ou de sa longueur.
Une fissure est dite morte si elle est stabilisée ou si la cause est devenue négligeable ou a disparue.
Au contraire on parle fissure, vivante ou active si elle évolue que ce soit en largeur ou en longueur. Pour observer cette activité, les professionnels posent des jauges de mesures dont les plus connues sont les jauges de la marque SAUGNAC. Cette enseigne spécialisée propose une gamme très large permettant de mesurer tous les types de fissures. La mesure se fait au moyen d’un vernier à un dixième de millimètre.

Le mécanisme qui conduit à l'apparition des fissures est toujours le même :

Avant fissuration, des contraintes se développent dans la matière ou dans les éléments. Les fissures apparaissent lorsque ces contraintes deviennent excessives, et dépassent la capacité de résistance de la matière ou de l’élément. Ces contraintes peuvent par exemple avoir pour origine des efforts de traction ou de compressions excessifs.
La fissure traduit une rupture du matériau qui libère la contrainte. Après fissuration, la structure recherche un nouvel équilibre. Des zones non affectées peuvent à leur tour être anormalement sollicitées et se fissurer.
Les origines de ces fissures peuvent être nombreuses et il nous est impossible d’en faire un tour d’horizon exhaustif dans cette capsule. Voyons ensemble quelques-unes des fissures les plus courantes que l’on rencontre sur les façades :

1.  Les microfissurations de retrait : elles sont dues à un excès d'eau de gâchage, mauvais dosage de l'enduit, mauvaise adhérence etc.
2. Les microfissures horizontales ou verticales : elles sont dues à des maçonneries constitués de différents matériaux ayant divers comportements hygrothermique.
3. Les fissures obliques ou verticales partant des angles de baies : Elles sont dues à la dilatation des appuis de baie ou aux résistances plus faibles de la maçonnerie aux angles d'ouverture.
4. Les fissures appellées Lézardes : Elles sont dues à une instabilité de terrain ou de l'assise de la construction entraînant des mouvements importants de la structure.

Que faut-il faire ? 

Tout d’abord : le relevé et la caractérisation des désordres, aboutissant à un pré-diagnostic des causes probables et des conséquences, ainsi qu'à un programme d'investigations si nécessaire. Le relevé porte sur l'état structurel. Cette étape examine également les conditions de leur accessibilité.
• Ensuite la réalisation d’un diagnostic pouvant s'appuyer sur des essais, mesures et investigations particuliers, ainsi que sur des calculs, destinée à confirmer les causes et l'étendue des désordres, à déterminer leurs conséquences et à établir les préconisations qui s'imposent.
• Enfin à l’établissement d’un projet de réparation, basé sur les objectifs à atteindre et précisant la façon d'y parvenir (principes et méthodes, dans le cadre des diverses contraintes à prendre à compte : exploitation, délais, intempéries, coûts, etc.).